Vous souvenez vous de Culbuto, ce jouet traditionnel pour enfants avec sa base arrondie et lestée, de sorte que même renversé ou frappé il se redresse toujours et revient à la verticale en oscillant?
Et bien nous vivons la crise sanitaire et le confinement comme Culbuto :
Nous sommes bousculés et renversés par la violence de la situation inédite, nous sommes sonnés, KO debouts puis après quelques tâtonnements nous nous redressons pour mesurer l’ampleur de la situation, puis de nouveaux doutes nous habitent tant l’inconnu nous fait peur et nous fait perdre tous nos repères, nous oscillons entre espoir et désespoir, puis une fois encore nous nous redressons car l’être humain a cette capacité de résilience, et enfin Culbuto se stabilise : il est temps pour nous de nous redresser car cette fois-ci nous sommes OK pour voir le monde autrement.
Ce qui est fantastique, c’est que chacun de nous vivons une expérience nouvelle. Il ne s’agit plus de comprendre le monde, loin de chez nous à travers les médias de façon intellectuelle et conceptuelle mais de faire l’expérience de vivre dans notre chair, nos émotions, nos perceptions et nos besoins profonds, un nouveau quotidien dans un environnement plus tout à fait familier.
Nous pressentons que l’environnement et le cadre de référence changent, sans doute de façon durable. Comment individuellement pouvons-nous faire de l’inconnu une condition favorable au changement ?
Pour cela je vous partage le point de vue de VISHEN LAKHIAN inspiré de son livre « le code de vie extra-ordinaire » aux éditions Guy TREDANIEL :
« Les modèles de réalités sont les croyances à l’égard du monde. Ces croyances deviennent vraies parce qu’on agit et qu’on pense en accord avec elles. Par analogie avec l’informatique, nous pouvons considérer ces modèles de réalité comme le hardware. Si nous avons besoin d’un ordinateur plus rapide, avec une meilleure définition, besoin de plus de mémoire, nous remplaçons le vieux modèle par un nouveau et nous remplaçons le disque dur par un plus puisant. Les croyances ressemblent à cela. Quand une vieille croyance ne sert plus, nous avons le droit de la remplacer. En remplaçant les règles obsolètes par des règles appropriées nous actualisons notre Hardware, et notre système d’exploitation fonctionne mieux. »
Sur le plan humain cela signifie que nous choisissons ce à quoi nous croyons et nous reprenons le contrôle de notre vie. Avec le confinement nous sommes amenés à remplacer des modèles de réalité dépassés. Ceux-ci font davantage que susciter des sentiments et des opinions, ils influencent à un degré étonnant la réalité dont on fait l’expérience tous les jours.
Le meilleur modèle de réalité que nous puissions adopter dans l’immédiat est précisément l’idée qu’on peut le modifier.
Les systèmes existentiels représentent la manière dont nous mettons nos modèles en pratique.
« Si les modèles de réalités sont le hardware de la machine humaine, les systèmes existentiels en sont le software. Ce sont nos activités et nos habitudes quotidiennes: la manière de s’alimenter, de travailler, de gérer l’argent, d’élever les enfants, de se faire des amis, de faire du sport, de se distraire, de résoudre les problèmes, de créer des liens, de prendre soin de la nature et de la planète, de prendre en charge un projet professionnel, de prendre soin de soi de sa santé, de son évolution personnelle, d’aimer, de réfléchir à la mort, de laisser son empreinte sur le monde etc.
En réalité, il est très facile d’acquérir de nouveaux systèmes existentiels même si l’on ne nous informe guère sur les meilleurs systèmes de fonctionnement et que personne ne nous a appris à éduquer, à manger, à faire du sport ou à méditer…
Et si ces systèmes étaient comme des applications que l’on peut aisément télécharger et actualiser sur nos « Operating systems »? Ça ne marche pas? Téléchargez une nouvelle application une nouvelle version qui élimine les bugs. Vous en avez trouvez une meilleure? Supprimez la précédente. »
La clé est d’identifier les systèmes que vous possédez et de les actualiser si nécessaire.
Cela parait audacieux d’associer Culbuto et le Software, mais l’idée est de démontrer que le changement nous appartient, la transition positive nous appartient, nous sommes seul maître de notre changement.
A la fin du confinement il n’appartient qu’à nous de repartir dans notre ancien modèle, nos anciennes routines, de laisser l’ego reprendre le pouvoir, au risque de ne pas avoir compris la leçon de la pandémie et d’être des « cons finis », ou au contraire de préparer son nouveau modèle. Ce nouveau modèle dont le monde a tant besoin. Un modèle où l’homme serait simplifié dans ses envies et besoins, allégé du regard des autres et de la pression de son Ego, respectueux de l’environnement, désireux d’interactions nouvelles, augmenté de sens, riche d’une plus grande ouverture spirituelle. Posons cette question : quel homme et quelle femme désirons-nous devenir dans 6 mois, 3 ans, 10 ans?
La fin de la récréation vient de siffler, c’est maintenant que les choses commencent.